Rixme, ou duel courtois

Le ciel soudain perdit une partie de sa couleur :
De bleu, un morceau devint violet.
Le ciel se déchire en lambeau par peur.
Par peur de s'envoler.

Les oiseaux font demi-tour,
Un seul, blanc, a affronté
Cette odeur de fauxbourgs.
La colombe a trépassé,
à mes pieds elle est tombée.
Qui saura la réanimer ?
Moi, pauvre fleur,
Ne pourrai pas, j'en ai peur.

La petite fleur semble avoir la migraine
Elle s'enfonce dans un délire poétique
Alors qu'elle n'a nullement saisit la critique
D'un Corbeau Blanc qui sur sa branche reigne.

Un Corbeau qui se croit roi,
Ne faisant qu'abuser de son peu de pouvoir,
Amusant, il s'enfonce dans une unique voie :
De sa branche il va bientôt choir.

Pleure, pleure petite Fleur
Tu as abattu la paix.
Pleure, pleure petite Fleur
Je ne peux t'en acquitter.

Fuis, fuis petit Lavabo,
Et dans les deux sens du terme.
Fuis, fuis petit Lavabo,
Qu'à tout jamais ta bouche se ferme.

Allons, monsieur du corbeau,
Si votre plumage se rapportait à votre ramage,
Cela serait pour vous un outrage
De parler avec nous, pauvres blaireaux.
Or, votre seul attribut vient de votre bec,
Et lorsque rien ne vous convient, vous vous énervez sec.

C'est en effet un outrage que de parler avec vous
Mais mon plumage pour briller à bien besoin de poux
Pour pouvoir comparer sa beauté avec votre banalité.
Si je m’énerve contre toi, petit lavabo arriéré
C'est que j'avais confiance en toi et ton talent.
Je vois que les poils de la bête te reviennent
Non plus pour gratter de superbes poèmes
Mais uniquement lorsque ça commence à sentir le sang.

La petite fleur ignorante
A la réflexion lente
Se fit pousser des ailes
Et s'envola dans le ciel,
Partant, à tout jamais ?,
De cet univers interdit aux niais.

Son âme en peine,
N'ayant que des plumes en tas,
Pour se consoler boit un verre de rhum,
Car elle n'est pas écrivaine,
Et ne fait partie, en aucun cas,
Des fines plumes de ce forum.

La fleur aux ailes retomba,
De ses plumes lourdes elle se maudit,
Et pour soigner la colombe aux ailes meurtries,
Demanda de l'aide auprès d'un lavabo de Velmanora.

Miss, vous n'avez guère le choix,
Certes, ceci est un duel courtois
Mais cela reste une bataille à livrer.
Il vous faudra vous en contenter.
Ici, point d'entraide, c'est ainsi :
Il faut jouter pour sa survie.

Le Smile cristallin de Velmanora
N'a aucune pitié lors d'un combat.
Il vous faudra du courage,
De la force et de la rage
Pour affronter la tomate,
Le corbeau, l’aristocrate,
Le loup et le sourire.
Attendez-vous donc au pire.


Corbeau, j'ai soif d'aventures,
Je veux pour m'abreuver
Faire et recevoir des blessures,
Le sang a pour don de me calmer.
Mais ce n'est ici qu'un amuse-gueule,
Pour un vrai combat, je suis seul,
Sans adversaire pour étancher
Mon instinct de guerrier.

Que diriez-vous, guerrier?
Pour calmer vos pulsions:
D'une bataille à me livrer,
Face à ces quelques pions!

Oeil pour oeil
Quelle est votre vision ?
A-t-elle de la précision ?
Dent pour dent
Les miennes sont aiguisées
Soyez le plus avisé !

Inutile de se cacher
Même loin je vous entend
Mon ouïe est éveillée
Je ne vous laisse pas de temps !

Tout le monde se met à apprécier le sang.
Loupiot, retourne vite dans ta cage
C'est ta mort que je pressens :
Tu ne survivras pas au triste carnage.

Lavabo, toi qui rêvait de glorieuses aventures
Écoute la prédiction de l'Oiseau de Mauvais Augure :
Tu voulais escalader une montagne de cadavre,
Mais je vois déjà une fissure sur ta peau de marbre … 

La petite fleur insignifiante se fera marcher dessus
Comme un vulgaire trottoir dans une quelconque rue,
Tandis que le fruit à lunette de toilette et le Chapeauté
Semblent s'être endormis dans un sommeil dont ils ne reviendront jamais … 

Si tu me mets en cage
Corbeau albinos,
Tu sentiras ma rage
Broyer tous tes os!

La fleur en 1re est piétinée
La tomate, en rondelle est coupée,
L'homme doux est seul et délaissé,
Le guerrier sera bientôt désarmé...

Pour pouvoir enfin gagner la dignité
Il faudrait que le corbeau se fasse plumer!
Corvus, jamais tu ne pourras me percer
Aux Dieux, redeviens et reste leur messager.

La nature a des droits,
Et la fleur a la foi.

Monsieur du corbeau,
La nature est reine,
Ainsi renaît-elle
De vos douteux propos.

La petite fleur a des ailes,
Et si la poursuivre décideriez vous,
Sachez que la ruse est son premier atout,
Et que les mots seuls ne vous suffiront
Pour faire, pour votre demoiselle,
De moi un beau chaperon.

Je ne doute pas de la force de notre mère
Mais ici nous sommes tous bien éphémères!
Ne t'infiltre pas sur ce terroir,
Car j'y marquerais mon territoire !

Si, petite fleur, vous voulez être forte,
Il ne faut pas être aussi douillette,
Deviens un arbre solide et coriace,
Car ici tu n'auras pas ta place !

Attendez un peu que je grandisse
Espèce de grand loup sanguinaire,
Vous me verrez me transformer
En une plante carnivore,
Et de votre luxuriant poil lisse,
Moi, un habit troué je vais faire,
Puis des graines je vais semer,
Pour former une armée en or !

Tu atteindras la hauteur de trois pommes
Et succombera quand je grogne !
Est-ce que ces deux graines semées
Seront aussi faciles à deraciner?

Dans cette petite plante carnivore
Serais-ce une mouche, un acarien ?
Tu es plutôt insectivore
Un végétal qui ne sert à rien...

Loin de moi de vouloir aider l'infirme
Mais à 19h45 il te manqua une rime ...
Relis toi, sot de petit loup
Avant que la fleur ne te brise le cou.

Mes racines s'entremêleront
Pour que mes jambes, ni la douleur ni la force ne ressentiront.
Douillette est un mot que déjà je ne connais plus,
Et tellement je serais coriace, on ne me reconnaîtra plus.
Il me fallait choisir la colombe ou l'épée,
Pour le combat j'ai opté.

Un poème n' a pas besoin de rimes
Il lui suffit de tenir la route
Que la chose ne soit interdite
Il faut que les syllabes soient en ordre.

Petite fleur, tu connais l'évolution.
Désormais, à mes yeux, tu es un démon

Cette bataille nous transformera tous.
Dans ce monde, évitez les secousses
Des coup que nous nous donnons à chacun
Dans cette bataille il n'en restera qu'un !

Quoi ? Que dites-vous là ?
Il n'en restera qu'un ?
Mais la ruse est plus forte,
Vous ne me trouverez pas.
Je sortirai par la petite porte,
Ainsi me chercherez vous en vain.

Le petit loup se croit au dessus des lois
Il ne respecte pas les règles du duel courtois
Si je peux me permettre d'en citer :
Entre autres : "- les réponses doivent rimer".

J'aurai seulement voulu pouvoir m'imposer,
Mais votre combat est bel et bien sans pitié.

Je vous observe du haut d'une tour
Et je vous promets que ça en vaut le détour.

La dame de fer n'a qu'à bien se tenir
Je suis bien plus haut que sur un minaret
Mais loin de là de vous crier de vous abstenir
je vous incite à vous battre sans arrêt!

Je ne risque pas de repasser
Car rime je n'ai pas
je sens que je suis sur le point de trépasser
Car je suis dès lors obligé de parler comme mon cher Yoda!

Finir ce texte je dois
Même si je risque de m'en mordre les doigts!

Quelque soit la hauteur de là où tu te cache
Je te retrouverai ; ressens ma menace.
Je n'ai pas de grimoire, juste un livre de cuisine craignoss.
Au menu de ce soir ? Du rôti d'Sushi en sauce !

Bravo, je te félicite
D'avoir sorti une blague aussi petite.

Hormis les clashs habituelles
Tes rimes sont du niveau de mon grand-père
Laisse donc tombé cette petite querelle
Je vais te montrer ce qu'est l'art de la guerre !

Loin de me moquer de toi
Je ne m'inclinerais pas.

Je conte mettre à rude épreuve tes petites ailes
Afin de voir si elles te permettront de me regarder de haut
Car des corbeaux j'en tire à l'appelle
Et je ne suis pas sûr que tu sois en mesure de déstabiliser mon égaux !

Tiens ? Vous venez de trouver un adversaire à votre taille,
Alors maintenant, vous vous livrez à la bataille ?
Loin de moi l'idée de vous décourager
Mais n'étiez-vous pas sur le point de trépasser ?
(Je vous conseille vivement, pour ne point être bléssé,
De muter, pour ne pas tomber inerte à leurs pieds.)